- La Traversée "Complète" -
« Wadden flamand »

Cliquer sur les images - effet zoom

-51°06’34’’ Nord-
Le maximum de latitude de l’itinéraire.
Cette abbaye redécouverte au milieu du XXème siècle témoigne de la dynamique du littoral flamand. Lieu d’implantation d’un ermitage bénédictin en 1107, puis érection de l’«Abbaye des Dunes» (=«Ter Duinen» en flamand), site cistercien en 1138. Pari audacieux à cette époque, compte tenu d’un littoral non encore fixé. Ce site majeur d’époque cistercienne est resté longtemps dans l’oubli, recouvert par le sable des dunes, notamment à partir de la période du «petit âge glaciaire».
Cette abbaye redécouverte au milieu du XXème siècle témoigne de la dynamique du littoral flamand. Lieu d’implantation d’un ermitage bénédictin en 1107, puis érection de l’«Abbaye des Dunes» (=«Ter Duinen» en flamand), site cistercien en 1138. Pari audacieux à cette époque, compte tenu d’un littoral non encore fixé. Ce site majeur d’époque cistercienne est resté longtemps dans l’oubli, recouvert par le sable des dunes, notamment à partir de la période du «petit âge glaciaire».
(Abbaye des Dunes - «Ter Duinen» Coxyde/Koksijde – Belgique, Flandre occidentale)

La brique des Flandres et le marbre bleu des Ardennes pour cette église abbatiale qui mesurait 120 mètres de longueur, ce qui est tout à fait considérable! Il va sans dire que l’effectif des religieux était à l’avenant (Moines & Frères Convers) de l’édifice! Le site dépendait de l’Évêque de Thérouanne (futur évêché de Saint-Omer). Les cisterciens, précurseurs de l’agronomie moderne, ont largement contribué à la poldérisation de cette région. Prise en étau entre transgressions marines, «mers» de sable, et eaux continentales croupissantes, la région est longtemps demeurée très inhospitalière !
(Église abbatiale des Dunes – Coxyde/Koksijde)

-Corps de garde, XVIème siècle, style renaissance flamande-
Ancienne maison de justice. On observe une architecture très conforme à cette époque, avec un pignon «à Pas de moineaux», l’ensemble de l’édifice est construit en briques (de sable et d’argile).
Ancienne maison de justice. On observe une architecture très conforme à cette époque, avec un pignon «à Pas de moineaux», l’ensemble de l’édifice est construit en briques (de sable et d’argile).
Flânerie où je ressens la proximité de la mer située à moins de 6 kilomètres. Bouffée d’iode marin à chaque angle de rue du «Centrum», par vent de NW modéré!
(Furnes/Veurne – Belgique, Flandre occidentale)


-Mer de sable/ Réserve Naturelle de Westhoek-
La tendance naturelle des grands espaces dunaires de la Mer du Nord est à la fermeture des paysages. A la faveur d’hivers et de printemps plus doux et plus arrosés, la dynamique végétale fixe le sable de la dune, au point de contraindre les gestionnaires à la réintroduction d’ animaux domestiques,
La tendance naturelle des grands espaces dunaires de la Mer du Nord est à la fermeture des paysages. A la faveur d’hivers et de printemps plus doux et plus arrosés, la dynamique végétale fixe le sable de la dune, au point de contraindre les gestionnaires à la réintroduction d’ animaux domestiques,
dans le but de «rajeunir» le milieu naturel.
Le sable blond, pour ainsi dire blanc, des dunes flamandes est à grain très fin.
Pause contemplative en compagnie de mon collègue et homologue belge, Marc !
(Dunes de Westhoek – La Panne/De Panne)

-Dunes de Westhoek-
Contraste entre «Crêts dunaires» et «Pannes humides».
Il y a un grand intérêt à la cohabitation de milieux aussi différents que complémentaires. A cette saison (en mai…), il faut venir le soir pour entendre chanter -ou plutôt coasser- grenouilles et crapauds.
Il y a un grand intérêt à la cohabitation de milieux aussi différents que complémentaires. A cette saison (en mai…), il faut venir le soir pour entendre chanter -ou plutôt coasser- grenouilles et crapauds.
A cette heure du jour, mes pensées sont éthérées par le chant mélodieux du «rossignol»!
Quelque part en contrebas, dans les fourrés d’argousiers…
(Dunes de Westhoek – La Panne/De Panne)

«La Panne».
De grands «champs» de dunes se sont formés à l’époque historique. Ici, formant une vaste parabole ou «dune en fer à cheval»… Certaines de ces dunes paraboliques avaient jusqu’à plusieurs kilomètres de diamètre! Au coeur de ces morphologies dunaires caractéristiques, le vent impétueux se chargeant d’affouiller le sable jusqu’à atteindre la nappe phréatique, a fait émerger de toute pièce une «Panne»! La ville (balnéaire) de «La Panne» a été bâtie dans un système dunaire de ce type…
Au bout du bras nord de la parabole, j’aperçois les premiers immeubles du front de mer de la célèbre station belge!
(Dunes de Westhoek – La Panne/De Panne)
(Dunes de Westhoek – La Panne/De Panne)

A cheval sur la frontière!!
Rencontre entre homologues belge et français,
Je saisis l’occasion de faire un cliché, instant de convivialité
Je saisis l’occasion de faire un cliché, instant de convivialité
et d’échange (en français…) entre gestionnaires… Voisins !
En même temps que passage de témoin entre Marc et Aline…
Je passe le reste de la journée en compagnie de ma collègue Aline, garde du littoral...
(Bray-Dunes, 59)



-Panne dunaire-
Au coeur d’une dune parabolique, la turbulence des vents marins a fait naître une panne, véritable foyer de biodiversité.
L’eau douce de la nappe alimente des mares permanentes, créant de véritables «oasis» propices à l’émergence de la vie sous bien des formes (flore spécifique, amphibiens, odonates, avifaune, etc.)
Je me poste derrière un buisson d’argousier, aux aguets!
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)
L’eau douce de la nappe alimente des mares permanentes, créant de véritables «oasis» propices à l’émergence de la vie sous bien des formes (flore spécifique, amphibiens, odonates, avifaune, etc.)
Je me poste derrière un buisson d’argousier, aux aguets!
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)

-Topographie-
Les dunes flamandes sont -à petite échelle- comme un chaîne de montagne. Le relief en présence détermine des faciès très différents, en fonction de l’exposition, de l’altitude, et du gradient d’humidité.
Bref, la vie s’installe en épousant la topographie des lieux…
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)
Les dunes flamandes sont -à petite échelle- comme un chaîne de montagne. Le relief en présence détermine des faciès très différents, en fonction de l’exposition, de l’altitude, et du gradient d’humidité.
Bref, la vie s’installe en épousant la topographie des lieux…
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)

Quand le désert avance…
Les coups de «boutoir» des vents de NW ont percé une brèche dans le rempart naturel que constitue le cordon littoral… Une véritable mer de sable (= une «pourrière», en terme géomorphologique) part à l’assaut de la dune à fourrés ! La sélection naturelle va jouer en faveur des plantes résistantes
à l’envahisseur (= le sable éolien) !
A ce stade, je ne peux résister à l’envie de fouler le sable à pieds nus!
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)

Pépite ! Le sable des dunes, calcaire par nature!
Les sables récents sont chargés de carbonate de calcium, produit de la décomposition des débris coquilliers et autres carapaces de crustacés, ou encore de squelettes d’organismes marins en décomposition. La flore qui s’y développe est caractéristique des ces milieux «calcaro-sableux»…
La «Violette de Curtis» ou «Pensée des dunes» en est un bel exemple…
Elle s’épanouit dans ce même temps béni où l’on entend chanter le «Rossignol philomèle». Attention, cette plante est une espèce protégée!
Contemplation devant ce tapis fleuri, à la frontière de l’indigo et du violet…!
Les sables récents sont chargés de carbonate de calcium, produit de la décomposition des débris coquilliers et autres carapaces de crustacés, ou encore de squelettes d’organismes marins en décomposition. La flore qui s’y développe est caractéristique des ces milieux «calcaro-sableux»…
La «Violette de Curtis» ou «Pensée des dunes» en est un bel exemple…
Elle s’épanouit dans ce même temps béni où l’on entend chanter le «Rossignol philomèle». Attention, cette plante est une espèce protégée!
Contemplation devant ce tapis fleuri, à la frontière de l’indigo et du violet…!
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)




-Paradoxe-
De vastes champs de dunes flirtent avec l’urbanisation désormais contenue par le fait des sites naturels protégés depuis la fin des années 70.
Des souvenirs d’enfance remontent à la surface…
Nos escapades sur les plages de la Mer du Nord, demeurent dans mes souvenirs, de véritables trésors de famille!
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)
(Dune du Perroquet, Bray-Dunes)

-Dune Fossile-
Nous quittons un site du Conservatoire du littoral, pour un autre site du Conservatoire...
Atterrie à 3 kms dans les polders à l’intérieur des terres, la dune de Ghyvelde témoigne du niveau d’un rivage ancien… Ghyvelde trouve sa continuité avec la «Dune de Cabourg», côté belge… Cette ride sableuse s’élève de 15 à 20 mètres d’altitude au dessus du plancher des polders. Au Moyen-Age, cette formation ancienne (-5000 ans +/-) fermait partiellement un vaste marais maritime, un «Wadden» comparable à la «Mer des Wadden» située au nord des Pays-Bas. La toponymie flamande -côté français- nous livre une pépite sur ce phénomène dans le fait de la localité dénommée «Watten» (qui signifie «estran») ! Watten est située dans ce qui était le fond du golfe de l’Aa, ce site est planté sur la première marche de la chaîne des Monts de Flandre... Wadden/Watten, deux orthographes différentes, mais porteuses du même sens, ce Wadden flamand couvrait des centaines de kilomètres carrés d’estran, tantôt sableux, tantôt limoneux…
(Dune Fossile, Ghyvelde)

-Décarbonatation-
Cette dune fossile n’a plus vu la mer depuis des siècles et des siècles…
Ce massif dunaire ancien n’a donc plus aucun apport de sable récent propice à renouveler son stock de calcaire, élément caractéristique des dunes atlantiques. A cela s’ajoute le phénomène de lessivage du carbonate de calcium, élément caractéristique d’un sable d’origine marine… Il s’ensuit une acidification de cet écosystème dunaire, qui induit l’installation d’une flore bien spécifique…! Les tapis de mousses et de lichens y sont particulièrement abondants !
Ce massif dunaire ancien n’a donc plus aucun apport de sable récent propice à renouveler son stock de calcaire, élément caractéristique des dunes atlantiques. A cela s’ajoute le phénomène de lessivage du carbonate de calcium, élément caractéristique d’un sable d’origine marine… Il s’ensuit une acidification de cet écosystème dunaire, qui induit l’installation d’une flore bien spécifique…! Les tapis de mousses et de lichens y sont particulièrement abondants !
(Dune Fossile, Ghyvelde)

-Champ de la Baleine, Ghyvelde-
littéralement : Du flamand > Ghys > Baleine & Velde > Champ
Aline m’attend à la «Ferme Nord» à Zuytcoote pour y déguster un bon café, et me remettre les clefs du site! Me voici donc arpentant le «Champ de la Baleine», sanctuaire du Conservatoire du littoral en même temps que curiosité géologique !
Le tout géré par les collègues du CD 59…
(Dune Fossile, Ghyvelde)

-Noordmeulen-
Les moulins flamands à pans de bois étaient autant destinés à moudre le grain pour produire la farine, qu’à drainer les terrains marécageux par pompage des sols engorgés, en renvoyant l’eau dans un réseau de fossés et canaux
(= watergangs) vers la Mer du Nord !
Ce moulin est considéré comme l’un des plus anciens moulins d’Europe… Il porte la date de 1127 sur l’une de ses poutres!
(Hondschoote, Blootland)

«Hofstéde».
Dans cet espace de terres gagnées sur la mer, un système d’«openfield» s’installe tardivement dans l’histoire. Un système de culture extensive est mis en place, avec implantation de fermes à cour ouverte, ou «hofstèdes»… Ces sols d’alluvions sont propices à la culture des céréales, des betteraves, des pommes de terre, et aussi du lin destiné au tissage. A noter que le matériau de construction est la brique de sable dans ce secteur du «Blootland»...
(Polder des Moëres, Blootland)

-Transgression marine-
Le village des Moëres est planté dans une zone potentiellement amphibie, côte NGF = -3 mètres. Ce secteur des Moëres était encore un vaste marais jusqu’au début du XVIIème siécle. Cette zone transfrontalière avec la Belgique était habitée par quelques tribus gauloises, sporadiques: les «Morins»! On retrouve le sens premier du mot flamand «Moeren» = Marais…
En photographiant la plaque commémorative de l’inondation de 1944, j’essaye d’imaginer le paysage d’alors, sous 2 ou 3 mètres d’eau…! (
(Village des Moëres, Blootland)


-Itinérance-
Découverte de l’itinéraire en compagnie de 12 ami(e)s airois…
Côté météo: en avril, ne te découvre pas d’un fil ! Autant la journée dans le sable la veille s’est déroulée sous un franc soleil, autant là, dans la clyte, nous progressons capuche ou parapluie déployés!
(Polders, entre Hondschoote & Bulskamp)
Côté météo: en avril, ne te découvre pas d’un fil ! Autant la journée dans le sable la veille s’est déroulée sous un franc soleil, autant là, dans la clyte, nous progressons capuche ou parapluie déployés!
(Polders, entre Hondschoote & Bulskamp)

-Bergues – Groënberg-
A l’origine, Bergues, baptisée «Groënberg» autrement dit «Vert Mont», site médiéval «juxta mare» représentait la limite des terres émergées…
Tout cela, vers l’An Mil ! La maison la plus ancienne (1597) de la cité fortifiée est le siège de la taverne «le Brueghel».
Le quartier en question est planté sur les bords du canal de la Colme, lequel n’est qu’en fait le bras armé du fleuve Aa et son ultime exutoire avant la Mer du Nord !
Tout cela, vers l’An Mil ! La maison la plus ancienne (1597) de la cité fortifiée est le siège de la taverne «le Brueghel».
Le quartier en question est planté sur les bords du canal de la Colme, lequel n’est qu’en fait le bras armé du fleuve Aa et son ultime exutoire avant la Mer du Nord !
A l’issue de la première étape de notre périple, nous poussons la porte de la taverne à l’heure des braves! Quelques marches plus bas, nous atterrissons en pleine Renaissance flamande, la vaste cheminée du fond de la salle principale nous renvoie de bonnes odeurs de résine!
Cuisine «terroir» garantie, et un choix de bières pression conséquent...
Cuisine «terroir» garantie, et un choix de bières pression conséquent...
(Quai de la Colme, Bergues, Blootland)

-Cassel-
Bourgade antique, «Kasteel», qui signifie «Château» possède une histoire singulière…
Niché sur l’une des éminences de la «Chaîne des Monts de Flandre», et pas des moindres puisqu’elle en est la plus élevée… La caractéristique des églises flamandes est de posséder 3 nefs, dites «hallekerques».
(Cassel, Houtland)
Niché sur l’une des éminences de la «Chaîne des Monts de Flandre», et pas des moindres puisqu’elle en est la plus élevée… La caractéristique des églises flamandes est de posséder 3 nefs, dites «hallekerques».
(Cassel, Houtland)

La «rampe alpine» du Mont-Cassel mène au Toit des Flandres…
Le sentier se fraye un passage dans les grès ferrugineux du Tertiaire. Ces buttes témoins (Montagne de Watten, Mont-Cassel, Récollets, Mont des Cats, Mont Noir, Mont Kemmel, etc...) émanent d’un phénomène géologique singulier: Par érosion différentielle, les chapeaux de grès métamorphiques coiffant les Monts sont comparables aux «cheminées de fées»! On les découvre également sous le vocable de «demoiselles coiffées», que l’on peut croiser en chemin dans les Alpes... Ces «coiffes» protégeant de l’érosion les couches de terrain sous-jascentes, constituées de matériaux meubles tels que le sable et l’argile…
(Cassel, Houtland)

-Toit des Flandres-
Niché à +176 mètres au dessus du niveau de la Mer du Nord, le Mont-Cassel ouvre un panorama exceptionnel sur la plaine flamande. La légende veut que du haut du Mont-Cassel, l’on puisse voir 5 royaumes en faisant le tour du chemin de ronde de crête… En premier, le «Royaume de France», au premier plan et à 360 degré d’horizon… Puis le Royaume d’Angleterre en direction du nord, le Royaume de Belgique et des Pays-Bas vers l’est ensuite, et enfin le Royaume de Dieu... On reconnait bien la Flandre, dotée de sa Foi non moins légendaire! Le moulin est sur le faîte du site, ouvert à tous les vents… Par temps clair l’on aperçoit les torchères de la raffinerie de Dunkerque, la chaîne des terrils des houillères du Nord-Pas-de-Calais, les hauteurs de l’Artois, les tours de Bruges et Gand…
(Kasteelmeulen, Cassel, Houtland)

-Porte d’Aire-
Cité perchée et ceinte de fortifications, Cassel s’ouvre sur la plaine flamande par ses portes. Plaque tournante dés le haut Moyen-Age, affublée du titre d’«Étoile à 7 branches», la cité était le kilomètre zéro de 7 voies romaines, comme autant de voies de communication vers les 4 points cardinaux…! Du nord pour acheminer depuis les sites sauniers (dés le IIIème siècle), le sel nécessaire aux populations de l’intérieur des terres. Vers le sud, toujours pour convoyer le sel et surtout les céréales, jusqu’au cours de la Lys. au lieu-dit «Pont de Thiennes», situé à 4 kilomètres au nord-est d’Aire-sur-la-Lys… Les récoltes étaient reprises sur des péniches tractées par des animaux domestiques, via un chemin de halage, jusqu’à destination. La voie romaine reste la voie «royale» pour se rendre de Cassel à Aire.. En terre flamande, on trouve encore l’appellation de «Steenstraete» - littéralement «Voie empierrée» le long de la route… A l’approche de cette région tampon qu’est l’«Artois flamand», se rapprochant de la cité d’Aire, elle prend le vocable de «Rue de Cassel»!
(Cassel, Houtland)



-Ferme flamande – Houtland-
L’argile des Flandres représente l’essentiel des matériaux de construction des fermes flamandes du «Houtland»: Murs de briques rouges et pannes (= tuiles) flamandes pour la couverture, les paysages ruraux de la région mettent leur touche de gaîté par l’ocre-rouge de leur bâti! Un signe runique est souvent apparent dans la masse des pignons des corps de ferme, ici un coeur -signe de cette famille fondatrice- et peut-être l’héritage de la culture frisonne!
Alors que je médite sur les signes runiques, le cri de deux oies des Flandres me rappellent à l’ordre… Ça me ramène à mes heures de latin au collège, avec les oies du Capitole, soit dit en passant encore plus efficaces que n’importe quel chien de garde pour donner l’alerte…!
L’argile des Flandres représente l’essentiel des matériaux de construction des fermes flamandes du «Houtland»: Murs de briques rouges et pannes (= tuiles) flamandes pour la couverture, les paysages ruraux de la région mettent leur touche de gaîté par l’ocre-rouge de leur bâti! Un signe runique est souvent apparent dans la masse des pignons des corps de ferme, ici un coeur -signe de cette famille fondatrice- et peut-être l’héritage de la culture frisonne!
Alors que je médite sur les signes runiques, le cri de deux oies des Flandres me rappellent à l’ordre… Ça me ramène à mes heures de latin au collège, avec les oies du Capitole, soit dit en passant encore plus efficaces que n’importe quel chien de garde pour donner l’alerte…!
(Espace rural, entre Bergues et Cassel, Houtland)


-La Flandre fait son beurre-
Dans ma mémoire, depuis mon plus jeune âge, et jusqu’au début des années 70, on ne côtoyait que cette race de vaches laitières dans les pâtures… Partie intégrante de nos paysages de Flandre et d’Artois…!
La race «Rouge flamande», issue de trois races inféodées au terroir flamand: La Berguenarde (Bergues), la Casselloise et la Bailleuloise…! D’où son excellente rusticité, sans compter la qualité de son lait pour produire du bon beurre…
(Morbecque, Houtland)

-Forêts & Tourbières-
Il existe de longue date de vastes forêts sur les territoires situés au nord
de Saint-Omer. Reste un beau spécimen en la «Forêt domaniale de Clairmarais»…
Sur ces basses terres, à peine plus élevées que le niveau de la mer (côte +2 m NGF), ces forêts étaient de type marécageux.
Dés le 7ème siècle, les moines (bénédictins dans un premier temps) cisterciens de l’abbaye de Clairmarais se mettent à creuser le sol pour exploiter la tourbe.
Tout comme aux Pays-Bas voisins, la tourbe était extraite pour servir de combustible, un peu comme l’a été la houille beaucoup plus tard (du XVIIème siècle à fin XXème siècle). (Géologiquement, la tourbe est dérivée du même processus de formation que la houille, mais à un stade beaucoup moins avancé dans le temps, il en résulte que la tourbe a un pouvoir calorifique bien moins élevé que la houille, laquelle est plus riche en carbone…). La tourbe était conditionnée en briquettes séchées, et est demeurée longtemps le combustible historique! Les paysages hérités de cette pratique, et de cette époque, sont encore prégnants dans les marais du Romelaëre (réserve naturelle...), ainsi qu’au coeur de la forêt de Clairmarais. (Surprenante découverte que ces étangs d’Harchelles…!)
En flânant en compagnie de la jeunesse (mon fils et ses 2 cousines jumelles), je médite sur le fait de me trouver peut-être sur la sylve gauloise la plus septentrionale de France! Aujourd’hui, les étangs sont sous 20 cm de glace, tout cela est propice au patinage!
Sur ces basses terres, à peine plus élevées que le niveau de la mer (côte +2 m NGF), ces forêts étaient de type marécageux.
Dés le 7ème siècle, les moines (bénédictins dans un premier temps) cisterciens de l’abbaye de Clairmarais se mettent à creuser le sol pour exploiter la tourbe.
Tout comme aux Pays-Bas voisins, la tourbe était extraite pour servir de combustible, un peu comme l’a été la houille beaucoup plus tard (du XVIIème siècle à fin XXème siècle). (Géologiquement, la tourbe est dérivée du même processus de formation que la houille, mais à un stade beaucoup moins avancé dans le temps, il en résulte que la tourbe a un pouvoir calorifique bien moins élevé que la houille, laquelle est plus riche en carbone…). La tourbe était conditionnée en briquettes séchées, et est demeurée longtemps le combustible historique! Les paysages hérités de cette pratique, et de cette époque, sont encore prégnants dans les marais du Romelaëre (réserve naturelle...), ainsi qu’au coeur de la forêt de Clairmarais. (Surprenante découverte que ces étangs d’Harchelles…!)
En flânant en compagnie de la jeunesse (mon fils et ses 2 cousines jumelles), je médite sur le fait de me trouver peut-être sur la sylve gauloise la plus septentrionale de France! Aujourd’hui, les étangs sont sous 20 cm de glace, tout cela est propice au patinage!
Cette forêt s’étend encore actuellement sur 1200 hectares, la chênaie humide est dominante...
(Clairmarais – Harchelles, entre Houtland& Artois flamand)

«Tête de Flandre»
Dévalant la campagne depuis Cassel, plein sud, on aborde la plaine de la Lys…
Une tour se détache de l’horizon,
Une tour se détache de l’horizon,
comme un point de mire immanquable, exception faite les jours de brouillard…!
Une tour de 65 mètres capte en effet l’attention de tout pèlerin en provenance du Nord. De style «anglo-flamand», une ossature trapue en pierre calcaire nous signale que nous ne sommes plus tout à fait dans les Flandres... et pas encore pleinement en Artois! Aire-sur-la-Lys est en vue, avec sa célèbre collégiale Saint-Pierre, la petite cité -à cheval sur deux «comtés»- a connu maintes affrontements dans le cours de l’histoire… Située sur la ligne du «Pré carré» de Vauban, les nombreuses casernes de l’époque héroïque témoignent de son passé de ville de garnison.
L’Artois flamand hésite entre la craie artésienne et la brique flamande, distinction imparable d’un point de vue géologique!
L’Artois flamand hésite entre la craie artésienne et la brique flamande, distinction imparable d’un point de vue géologique!
Je chemine le long de la Lys, via le chemin de halage…
(Widdebroucq, Aire-sur-la-Lys, Artois flamand)

-Aire-en-Artois flamand-
Prospères vers la fin du Moyen Age, et de la période renaissance qui suit, les «béguinages» sont de petites cités à part dans la Cité…
Menant une vie communautaire un peu autarcique, dans un idéal de vie apostolique, les Béguines sont bien présentes à Aire dés le XIIIème siècle, comme dans les autres villes des Flandres, françaises, belges, et néerlandaises…
Prospères vers la fin du Moyen Age, et de la période renaissance qui suit, les «béguinages» sont de petites cités à part dans la Cité…
Menant une vie communautaire un peu autarcique, dans un idéal de vie apostolique, les Béguines sont bien présentes à Aire dés le XIIIème siècle, comme dans les autres villes des Flandres, françaises, belges, et néerlandaises…
(Place des Béguines, Aire-sur-la-Lys, Artois flamand)

-Beffroi-
Tour de guet, aussi bien que signe de prospérité urbaine, le beffroi rythme la vie des habitants grâce à la «ban-cloque» qui sonne les heures et carillonne sur un air de «il pleut, il pleut bergère...»…!
Tour de guet, aussi bien que signe de prospérité urbaine, le beffroi rythme la vie des habitants grâce à la «ban-cloque» qui sonne les heures et carillonne sur un air de «il pleut, il pleut bergère...»…!
Le beffroi airois, tel qu’il se présente actuellement, date du XVème siècle.
Aire, ville «frontière», tout comme Saint-Omer, tantôt française, tantôt flamande, sans oublier la période de l’occupation espagnole, en fait une cité de caractère à l’esprit résolument ouvert! Aire revient à la couronne de France en 1713, ce qui lui vaut la construction d’un nouvel hôtel de ville.
Aire, ville «frontière», tout comme Saint-Omer, tantôt française, tantôt flamande, sans oublier la période de l’occupation espagnole, en fait une cité de caractère à l’esprit résolument ouvert! Aire revient à la couronne de France en 1713, ce qui lui vaut la construction d’un nouvel hôtel de ville.
(Aire, Artois flamand)

-Renaissance flamande-
Corps de garde dont la construction a débuté en 1597, sous le régne prospère des Archiducs «Albert & «Isabelle», le bailliage d’Aire-sur-la-Lys est bien de son époque, dans le style «Renaissance flamande»!
Forme de maison de justice, l’ancêtre du tribunal… Assemblage de brique et de pierre blanche (la craie artésienne…), ce monument situé à l’angle de la Grand-Place est actuellement le siège de l’Office de tourisme local.
Corps de garde dont la construction a débuté en 1597, sous le régne prospère des Archiducs «Albert & «Isabelle», le bailliage d’Aire-sur-la-Lys est bien de son époque, dans le style «Renaissance flamande»!
Forme de maison de justice, l’ancêtre du tribunal… Assemblage de brique et de pierre blanche (la craie artésienne…), ce monument situé à l’angle de la Grand-Place est actuellement le siège de l’Office de tourisme local.
(Aire, Artois flamand)


-1614-
Il est des lieux qui laissent plus de traces que d’autres…
Il est des lieux qui laissent plus de traces que d’autres…
Me voici rendu dans mon «vieux» collège, en tous cas celui où j’ai usé mes fonds de culotte quinze ans durant!
Fondé en 1614 par les Jésuites, le collège Sainte-Marie d’Aire-sur-la-Lys est l’une des plus anciennes «École» de France.
Retour aux sources, dans ces bâtiments du XVIIème, une architecture étonnamment en résonance avec un collège flanqué dans une autre cité bordant la Lys:
Retour aux sources, dans ces bâtiments du XVIIème, une architecture étonnamment en résonance avec un collège flanqué dans une autre cité bordant la Lys:
Gand (province de Flandre orientale, Belgique)!
(Aire, Artois flamand)
(Aire, Artois flamand)

-Pépites-
Il est aussi des personnes, en l’occurrence des professeurs, qui marquent leur temps…!
Mai 2014… Grand chamboulement au collège Sainte-Marie d’Aire-sur-la-Lys, qui fête son 400ème anniversaire!
Mai 2014… Grand chamboulement au collège Sainte-Marie d’Aire-sur-la-Lys, qui fête son 400ème anniversaire!
Surprise de taille lors de ces journées festives!
Et pas des moindres, je renoue avec toutes mes jeunes années, et me frotte à ce qui représente les fondations de mon existence!
Et pas des moindres, je renoue avec toutes mes jeunes années, et me frotte à ce qui représente les fondations de mon existence!
En foulant le sol de ces cours de récrée d’antan, j’ai quelque part la sensation d’être chez moi, en présence de toutes ces figures connues, comme celle de «Jean» notre cher prof de sport!
En un mot: "Gratitude" !!
En un mot: "Gratitude" !!
(Aire, Artois flamand)

-Dornes-
Il existe une vaste étendue de terre «inculte», un plateau couvert de landes à bruyères et à ajoncs, situé entre les deux villes soeurs d’Aire et de Saint-Omer! Ces landes relictuelles forment un croissant de 10 kms de long…
L’altitude de ce site, quoique modeste, n’en ouvre pas moins pour autant sur un panorama à perte de vue: La plaine flamande en direction du nord, les collines de l’Artois et de l’antique «Thérouanne» (Capitale de la «Morinie»)en direction du sud!
Terre providentielle de mon enfance, bordée de bois de toute part, les dornes d’Heuringhem ont été le théâtre de 12 ans de ma vie, de l’enfance à l’adolescence…
L’altitude de ce site, quoique modeste, n’en ouvre pas moins pour autant sur un panorama à perte de vue: La plaine flamande en direction du nord, les collines de l’Artois et de l’antique «Thérouanne» (Capitale de la «Morinie»)en direction du sud!
Terre providentielle de mon enfance, bordée de bois de toute part, les dornes d’Heuringhem ont été le théâtre de 12 ans de ma vie, de l’enfance à l’adolescence…
Que de noms de lieu résonnent en cet instant où je m’y retrouve…
En famille! «Bois de l’Escouart», «bois de Longate», «Bibrou» (Biebroucq à l’origine), «la Ferme aux canards», «les carrières», «la rue à Leux» (rue à Loups!)! De mémorables journées à arpenter un territoire vierge de constructions… Il faut dire que c’était dans les années 60! Les journées étaient parfois un peu longues, dans les bottes de mon père et de mon grand-père! Mais, rapidement, je me suis retrouvé à la hauteur avec des jambes de teen-ager qui allait bientôt me faire voir le monde du haut de mon mètre 82!
La pratique de la chasse d’alors, tenait compte d’un principe fondamental: Ne prélever que ce qu’un territoire naturel est capable de régénérer en une année!
Le site, devenu réserve naturelle, est géré actuellement par EDEN 62.
Le site, devenu réserve naturelle, est géré actuellement par EDEN 62.
(Dornes d’Heuringhem, Artois flamand)

