A travers le « Wadden flamand »...


An 639…
Le moine « Audomarus » (autrement dit « Omer », qui a donné naissance à la ville de « Saint-Omer ») est nommé évêque de « Thérouanne » par le roi franc « Dagobert ». la région est sous la houlette de la deuxième vague d’évangélisation en Europe de l’ouest.
La fin du VIIème siècle voit la fondation de l’Abbaye de Saint-Bertin.
Le site est planté sur les rives de l’« Aa ». au lieu-dit « lle de Sithiu », il devient de fait la pierre d’angle de la ville de Saint-Omer, autant que la « tête de pont » de l’aménagement des territoires qui le sépare de la Mer du Nord.
Dans le sillage des premiers bâtisseurs de cette région du « Westhoek », on assiste dés le début du XIIème siècle au processus de poldérisation et de défrichement par les moines cisterciens (Bernard de Clairvaux, fondateur de l’ordre cistercien vers 1115).


L‘Abbaye des Dunes (1138), située sur le territoire de Coxyde (Belgique), est l’une des plus belles expressions de cette période de conquête d’un territoire gagné au détriment de la mer, et des terres réputées inhospitalières (dixit César, dans « La guerre des Gaules »).
Le haut Moyen Age lui-même garde d’ailleurs assez peu de traces de l’occupation humaine de cette région -la plus septentrionale de France.
Son histoire s’est déposée à la manière d’une pile d’assiettes. De la même façon, les strates paysagères (en référence à la géologie...) se détectent facilement à l’œil nu tout au long de l’itinéraire !
En superposant ces deux composantes, histoire & histoire naturelle, on obtient les contours indélébiles de l’espace flamand, que j’ai volontairement baptisé de façon ludique, le « Wadden flamand » !
Sur un pas de temps d’un bon millénaire, soit une cinquantaine de générations de ces communautés humaines autochtones, s’est construite de toute pièce cette « terre neuve » gagnée sur la mer.
Dunes de sable, « openfields » et « watteringues » de Flandre maritime, bocages et pâtures de Flandre intérieure, croupes boisées des « Monts de Flandre », rivières et canaux des plaines de la Lys ou de l’Aa, la région a gardé les traces d’une époque où la mer n’était pas encore contenue à son niveau actuel.
Les premières implantations humaines dignes de ce nom interviennent après la dernière grande transgression marine, correspondant au « Dunkerquien II » (du IIIème au VIIIème siècle).
De l’eau doit encore couler sous le pont, avant de voir sortir de terre (et d’eau!) les premières abbayes !
Une traversée riche en couleurs et en émotions, dans une région où l’on cultive l’art de l’équilibre : les tours altières des beffrois rivalisent d’esthétisme avec les tours des cathédrales médiévales !

L’itinéraire choisi n’a rien d’arbitraire, puisqu’il « colle » de fort prés à ce dicton qui veut que :

« Les Flandres s’amorcent les pieds dans le sable, se fondent dans la clyte*, sautent sur les « montagnes » du Tertiaire, et se confinent aux premiers affleurements de craie du pied de l’Artois » !

Sur cette trajectoire, du nord au sud, j’ai remonté le cours du temps, des temps historiques, et géologiques… !

Bonne traversée du « Wadden flamand » !!


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